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Zéro Déchet

Focus Zéro Déchet : la salle de bain

La salle de bain a été pour moi la pièce la plus simple à désencombrer et à débarrasser de ses emballages dans notre cheminement zéro déchet. Déjà tout simplement parce que je suis pas vraiment ce qu’on appelle une fashionista. Clairement pas. Mais comme tout le monde j’ai eu tendance à avoir vingt fois trop de produits dans ma salle de bain. La raison? Des produits qu’on achète mais qui ne nous conviennent pas (pour moi : coucou les crèmes hydratantes qui m’ont dégommé la peau), des produits de maquillage qu’on utilise une fois tous les trois ans (cette palette de fards à paupière dans les tons roses, elle était vraiment indispensable?), des échantillons (ou PIRE : les miniatures des box beauté si vous avez eu le malheur de vous abonner à un de ces trucs!), des machins pour les cheveux (vous savez, quand on se rachètes des élastiques à cheveux parce qu’on n’en a plus, et qu’en fouillant ses jeans on en retrouve finalement 67?) et autres machins que vous n’osez pas jeter mais que vous n’utiliserez sans doute jamais…

 

Salle de bain zéro déchet : le tri des consommables

Pour y voir plus clair, le truc le plus facile, c’est de se débarrasser de tout ce qui est périmé ou plus utilisable. Eh oui, les cosmétiques, ça a une durée d’utilisation limitée après ouverture! Vous pourrez repérer cette durée d’utilisation à ce symbole : 

 

 
Utilisez aussi votre bon sens. Un mascara tout pâteux, une crème qui a séché, on peut lui dire adieu sans trop de regret. Un fard à paupière qui s’est désagrégé, un tube de rouge à lèvres cassé, on peut tenter de le réparer, mais si vous savez que vous ne le ferez pas, out. Un produit neuf mais que vous n’utiliserez pas fera le bonheur d’une association : pour les produits d’hygiène, de beauté, pense par exemple à Féminité Sans Abri qui redistribue des produits d’hygiène aux personnes dans des situations précaires. On peut aussi tenter de les vendre, car en général, les produits cosmétiques coûtent un rein assez cher. Hop, un petit tour sur Vinted ou sur un site spécialisé comme Beauté Futée.
Pour les produits qui ne vous correspondent pas, on distribue autour de soi! On a forcément quelqu’un dans son entourage qui sera ravi de récupérer ce shampoing à la camomille (bah oui, t’es brune, pourquoi t’as un shampoing à la camomille?) ou ce fond de teint trop foncé (désolée, tu es bien moins hâlée que tu as l’air de l’imaginer) On peut aussi donner à des personnes via des groupes Facebook locaux de don ou de troc, ou via l’application GEEV qui marche du tonnerre.

La clé de la simplicité : la polyvalence

 
Une crème de jour, une crème de nuit, une crème pour les mains, une crème pour le visage, une lotion hydratante, une lotion tonifiante, une lotion purifiante, un soin réparateur, un soin régénérant, un soin raffermissant… Vraiment? Les industriels ont bien joué leur jeu en nous faisant croire qu’il fallait un produit différent pour chaque partie de notre corps, pour chaque moment de la journée, pour chaque moment de la vie. Alors que si l’on regarde la plupart des compositions de ces produits, elle est souvent la même à peu de choses près, et pas très reluisante en plus! Huiles minérales, dérivés du pétrole, ingrédients potentiellement allergisants… Donc en résumé, vous payez (cher) pour des produits qui font double emploi et dont la composition est douteuse. Gé-nial. 

Je vais avoir du mal à vous parler des alternatives à tous ces produits : je n’en utilisais pas avant notre transition vers le moins de déchets, et je n’ai remplacé par rien. Mais l’idée de ne pas avoir l’air d’avoir 40 ans alors que j’en ai 27 (eh, les enfants ça fatigue!)(toujours rejeter la faute sur les enfants) me tente de plus en plus, alors peut-être que je vais me pencher sur la question. En tout cas, cet article sur la routine du soir de Mademoiselle Grenadine est très complet, et vous remarquerez qu’elle n’utilise QUE des produits hyper polyvalents : savon, hydrolats, gel d’aloe vera, huiles végétales (pour démaquiller et pour nourrir la peau)… Un super moyen de ne pas gâcher ses produits parce qu’on les a oublié au fond d’un placard!

Une salle de bain zéro déchet les doigts dans le nez!

Pour passer au zéro déchet, le plus simple à faire, c’est de regarder sa poubelle. Sexy hein? Voici une liste des principaux déchets de la salle de bain, et leurs équivalents zéro déchet/zéro plastique!

Les cotons-tiges

Le truc le plus simple en apparence à remplacer, et pourtant, quel combat chez moi! C’est le jour où on a voulu s’en passer que j’ai remarqué que Monsieur était un vrai freaks du coton tige! J’en gardais une petite réserve pour les invités, et ce fourbe allait piquer dedans en douce! Il a fallu un temps de transition mais aujourd’hui c’est quelque chose qui a totalement disparu de notre salle de bain au profit de l’oriculi.

Souvent en bambou, on en trouve également en métal. L’avantage de l’oriculi? A lui seul, il remplace vos coton-tiges À VIE. En gros, c’est un cure-oreille. Le principe est donc plutôt simple, on racle le pavillon de l’oreille pour retirer l’excédent de cérumen qui s’y serait déposé. Oui je sais, on est au top du glamour aujourd’hui, mais au moins le ton est donné. Est-ce que c’est agréable à utiliser? Personnellement je préfère même. On n’a pas l’impression de pousser le cérumen vers le tympan comme avec un coton-tige. D’ailleurs depuis qu’on l’utilise, je n’ai plus jamais eu de bouchon auriculaire alors qu’avant, ça avait tendance à m’arriver assez facilement. Monsieur a eu un peu plus de mal à s’habituer mais il a fini par s’y faire (enfin je crois, si ça se trouve il planque un stock de coton-tiges dans sa boîte à gants…) Ici on l’a toujours utilisé sans soucis sur nos enfants et ce dès la naissance. Plus fin, il est plus facile à manipuler dans les petites oreilles, par un adulte évidemment pour les plus jeunes (mais là pas de différence par rapport à un coton-tige). Pour le nettoyer, un coup rapide sous l’eau, on sèche, et on n’en parle plus. Alors, simple non?

Pour rappel, les coton-tiges sont un des principaux déchets qu’on retrouve sur nos plages, et donc dans nos océans. Il s’en vend chaque année 22,5 milliards par an pour la simple marque leader du marché.

Les flacons de gel douche ou de shampoing

Chaque année en France, plus de 186 millions de flacons de gel douche et 174 millions de shampoings sont vendus. On sait que le taux de bouteilles et de flacons en plastiques réellement recyclés n’est que de 49%, c’est donc environ 180 millions de flacons qui partent chaque année à l’incinération dans le meilleur des cas… moi ce genre de chiffres, ça me donne le tournis! Pour réduire ces emballages, on passe au solide! Il existe aujourd’hui des savons pour tout le monde, pour toutes les peaux. Du plus basique comme le savon de Marseille au plus “luxe” comme le savon saponifié à froid, n’importe qui peut passer au savon solide. Il existe une offre super diversifiée, avec l’émergence de plein de savonneries artisanales qui utilisent des produits respectueux de l’environnement et de votre peau. Et en général, ils sont trop beaux!

Vous pouvez également apprendre à faire vous-même votre savon, ou faire confiance à des savonneries artisanales, locales… La savonnerie étant très réglementée, acheter un savon à un artisan c’est la garantie qu’il a été testé en laboratoire pour la sécurité du consommateur. Fiez vous à la liste des ingrédients : un bon savon ne devrait quasiment contenir que des huiles végétales saponifiées. Pour s’y retrouver, un article très synthétiques de la marque de savons Gaiia. Pour le shampoing, plein d’alternatives existent également : les shampoings solides en barre (qui mélangent tensioactifs et poudres de plantes ou minérales), à faire soi-même ou à acheter en boutique bio, les shampoings secs maison (à la fécule, à la farine de pois chiche…), les mixtures en tout genre (on vous a déjà parlé du shampoing-omelette? un jour peut-être…), ou encore plus basique… RIEN! Pour ma part, deux ans que je lave mes cheveux à l’eau et… c’est le top. Niveau minimalisme, le no poo (pour “no shampoo”) c’est quand même le Graal du cheveu. On reparlera de tout ça aussi! 

 

Bombes aérosols de déodorant, de laque…

Chaque seconde, il se vend 111 déodorant à travers le monde. C’est 3,5 milliards de flacons, bombes, sticks… par an. Et pourtant, c’est un déchet tellement facile à éliminer de sa salle de bain, et pour tellement d’efficacité! Je fais partie des personnes pour qui la recherche d’un bon déodorant a été une lutte de tous les instants. Les aérosols ne faisaient que couvrir vaguement mon odeur corporelle (et pas pendant 48h comme annoncé sur la bombe hein…), les déo-billes me faisaient encore plus transpirer que sans rien… Au delà du problème d’efficacité, les déodorants sont depuis des années suspectés d’augmenter le nombre de cancer du sein, même si aucune étude n’a prouvé le lien de cause à effet, on peut s’inquiéter du fait que dans 80% des cas, la tumeur apparaît dans le creux de l’aisselle. Un déodorant solide est à la fois zéro déchet, sûr pour votre santé, et ça marche pour de vrai! Je jure que c’est la solution la plus efficace que j’aie trouvée à ce jour, et pourtant j’avais de gros problèmes d’odeur corporelle. Vous pouvez apprendre à le réaliser en participant à notre atelier “déodorant solide”!

Pour la laque, c’est un produit que je n’ai jamais utilisé (j’assume mon côté Chewbacca), mais j’ai déjà vu passer plusieurs fois des recettes de gel, laque ou cire coiffante… à tester sur des cobayes donc! 


Les tubes de dentifrice et brosses à dents en plastique

Encore une fois, plein d’alternatives. Pour la brosse à dents, c’est assez simple : troquez votre brosse à dent en pétrole par une brosse à dent en bambou, une brosse à dent en bioplastique ou éco-conçues (la marque Bioseptyl par exemple utilise des matières assez inédites!), un bâton de siwak… A la maison, on aime beaucoup la marque Hydrophil, une marque de brosses à dents en bambou éthique, végane, que je trouve dans une petite boutique pas loin de chez moi. Elles coûtent plus cher que les brosses à dents en plastique? Pas forcément déjà, et en plus : elles durent super longtemps! On recommande de changer de brosse à dents tous les trois mois (déjà c’est qui “on”? les dentistes? ou les industriels?) mais personnellement ma brosse à dents de chez eux ne s’use quasiment pas, et je la nettoie assez régulièrement au bicarbonate pour augmenter sa durée de vie. Ecolonomique. Pour le dentifrice, idem : dentifrice solide, en poudre, en pâte à faire soi-même, voir nettoyage au savon pour les plus aventureux… ce n’est pas le choix qui manque! Le truc c’est que… c’est une transition qui peut être difficile, je l’avoue. Le dentifrice “nature”, ici on a trouvé que c’était un peu hard. Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans les dentifrices classiques pour que te brosser les dents te réveille plus qu’un triple expresso… tiens d’ailleurs, on a appris récemment que 2/3 des dentifrices contiennent du dioxyde de titane, un additif alimentaire dénoncé pour entraîner des lésions précancéreuses par une étude de 2018 et qui sera banni de l’alimentation dès janvier 2020 en France… tout ça pour avoir une belle pâte à dents bien blanche… Quoi qu’il en soit, à vous de tester!

 

Disques démaquillants

Là, franchement, c’est de la mauvaise volonté. Même moi qui était à mille lieux de m’intéresser à la réduction des déchets, j’en ai depuis je sais pas combien de temps. On trouve depuis des années des disques lavables, en coton, en bambou, en eucalyptus… sous forme de disques, de carrés, de mini-gants… Non vraiment, y a pas d’excuse. C’est efficace, économique, plus agréable… Alors soit on en achète, soit on demande à la copine/tante qui a une machine à coudre d’en faire, soit on coupe des carrés dans une vieille serviette toute douce… Et sinon encore plus simple, un bon vieux gant de toilette? 


Crèmes, démaquillants…

On peut bien évidemment apprendre à les faire soi-même en participant à l’un de nos ateliers cosmétiques, et vous trouverez plein de recettes sur ce blog. Mais on n’a pas toujours le temps/le matériel/l’envie de se lancer là dedans. Et là j’ai envie de parler d’une super marque qui a tout pour plaire : CoZie. Elle est Lilloise (comme moi), elle se vend en contenants en verre donc réutilisables, contenants qui sont consignés, on peut la trouver EN VRAC, toute leur production est française et au max bio, non testée sur les animaux… Non mais ils ont un seul défaut?! Je n’ai pas d’action chez eux, je ne suis même pas cliente parce que tous les produits que j’utilise en cosméto sont aujourd’hui faits maison, mais franchement, foncez. 

La clef est aussi de se simplifier la vie. Pourquoi avoir 3 produits différents quand une simple huile végétale peut servir de démaquillant, de soin nourrissant pour la peau ou pour les cheveux?


Protections périodiques

Un sujet tellement vaste qu’il méritera qu’on lui consacre un article à lui tout seul. Eh ouais. La consommation mondiale de serviettes périodiques est de 45 milliards par an. Autant vous dire que non, ça ne se recycle pas. Une serviette hygiénique laissée dans la nature mettra entre 450 et 500 ans pour se dégrader. Sympa l’héritage aux générations futures non? Je ne m’étalerai encore une fois pas sur l’aspect santé : personne n’arrive à savoir exactement ce qu’on se fout dans la culotte (ou pire, dans le vagin), et tout le monde s’en fout! Donc rapidement : des alternatives bio, des alternatives lavables, la cup, l’éponge menstruelle, le flux instinctif libre (what?)… Oh oui on a beaucoup de choses à dire là dessus, mais bref : des solutions existent mes amies!

 

Je conclue cette liste non exhaustive des choses qui peuvent quitter sans regret votre salle de bain par ceci : la consommation de produits d’hygiène “conventionnels” pose de nombreux problèmes en terme de santé, de recyclage, de production… Il ne tient qu’à vous d’aller vers des alternatives plus respectueuses de l’environnement et de votre corps! C’est un des premiers pas les plus simples à faire… et qui pourrait vous mener à de nombreux changements vers une vie plus simple.
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