cuisine zero dechet
Zéro Déchet

Focus Zéro Déchet : la cuisine

Et nous revoilà avec le deuxième article “Focus zéro déchet” qui s’attaque cette fois-ci à la cuisine! Un gros morceau donc. Accrochez vos ceintures, on va parler chiffres (#JaimeLesStats) mais aussi et surtout solutions concrètes pour alléger notre poubelle d’ordures ménagères ET de recyclable!

Quelques chiffres… un peu effrayants!

Selon Eurostat, un français produit chaque année 513kg d’ordures ménagères. On ne parle bien sûr que de ce qu’il met dans SA poubelle. Si l’on compte absolument TOUS les déchets produits en France chaque année (BTP, industrie, agriculture, soins…) on atteint 13,8 tonnes de déchet par an et par habitant (source Cniid). Plutôt effrayant non? Bon, avant de vouloir en arriver à changer le monde et les déchets des industriels, commençons par nous regarder un peu le nombril. Comme la plupart des gens, votre poubelle se trouve très certainement dans votre cuisine. Et pour cause, c’est ici que transite la plus grande partie de vos déchets. 

zero dechet poubelle

Ce que je trouve intéressant avec cette petite infographie, c’est qu’on pourrait avoir tendance à se dire “Oh bah ça va, seulement 11% de plastiques, c’est pas si mal!”, mais attention, on parle de poids, pas de volume. Bah oui, le plastique ça pèse pas bien lourds, pourtant qu’est-ce qu’on en consomme! On peut aussi dire que les journaux, le papier, le carton, tout ça ça se recycle! Oui mais encore faut-il que ces déchets soient réellement recyclés, ce qui n’est le cas que de 66% de la production de papier en France. De même, les matières biodégradables, on se dit qu’elles pourraient être valorisées, mais dans votre poubelle d’ordures ménagères, elles ne le sont pas! Le compostage ou la méthanisation des déchets organiques ne représentent que 14% du traitement des déchets en France, loin derrière la mise en décharge (36%), l’incinération (30%) ou le recyclage (20%)… Plus triste encore, on considère que le gaspillage alimentaire représente environ 10% des déchets ménagers des français. 

Alors on fait quoi? Et bah on met les mains dedans (prenez des gants!), et on agit en conséquence!


Les déchets organiques, le gaspillage alimentaire… stop!

Je ne sais pas vous, mais moi, c’est ce qui pèse le plus lourd dans notre poubelle grise, et ce qui nous force le plus souvent à la sortir. Eh oui, au bout d’un moment, vive les odeurs. Épluchures, restes d’assiettes, gaspillage d’aliments périmés ou perdus… eh oui, même en cuisinant beaucoup maison, des produits frais, ça en fait des choses jetées à la poubelle! 

Premier geste à adopter? La vigilance. Un français jette environ 50kg de nourriture par an, dont 20kg par an de nourriture ENCORE CONSOMMABLE. Donc déjà, on arrête de jeter ses yaourts périmés de la veille, ils ne s’auto-détruisent pas la nuit de la date limite! Ensuite, pour les produits sensibles, on surveille les dates. Vous n’allez pas manger ce morceau de viande à temps? Congelez le! Trouvez l’organisation qui vous convient le mieux. Pour certains ce sera noter sur le frigo la date de péremption de tel aliment, pour d’autre ce sera de mettre les produits à utiliser rapidement en avant dans leur frigo… Trouvez des astuces!

aliments perimés

Un autre bon moyen de réduire le gaspillage alimentaire est la planification des repas. Pour nous, ça a été LE moyen magique de réduire drastiquement notre gaspillage de nourriture. Le plus souvent c’était les légumes que je laissais pourrir ou flétrir. Je les achetais mais pas d’inspiration, pas le temps, pas envie… Résultat : poubelle. Depuis qu’on s’organise à l’avance pour imaginer nos menus de la semaine, ça ne m’arrive quasiment plus. En général, c’est quand il y a un “accroc” dans le planning : on est sortis chez des amis plus souvent que prévu, on a dîné chez nos parents… mais comme je cuisine désormais le plus souvent dès les courses faites, le problème ne se pose quasiment plus, les restes pouvant partir au congélateur.

Autre geste à adopter, l’optimisation! On a tendance à ne pas utiliser complètement les produits qu’on consomme. Ca peut paraître idiot, mais on a tellement l’habitude du prêt à l’emploi qu’on ne sait plus quoi faire de ce qu’il y a autour. Je pense par exemple aux pièces de viande, qu’on achète déjà parées, découpées, et emballées sous-vide. A force d’acheter nos blancs de poulet tout seuls, on oublie que tout ça est normalement attaché à une carcasse, et quand pour une fois il s’en présente une à nous, elle part sans se poser de question à la poubelle, alors qu’elle pourrait servir à préparer un bon bouillon. Ma mère faisait quand j’étais petite une super fondue de poireaux avec le blanc… et jetait le vert! On épluche à tout va et on n’utilise rien, alors qu’avec les pelures de pommes de terre ou de légumes racines on peut faire de super chips, que la peau et les trognons des pommes peut nous faire une délicieuse gelée, que les peaux des tiges de rhubarbes feront une citronnade à tomber… Les coquilles d’oeufs réduites en poudre peuvent être réutilisées au jardin, ou même être consommées pour leur apport en calcium! Le marc de café peut servir de gommage ou d’engrais naturel… Bref, pourquoi payer pour un produit et n’en utiliser qu’une partie? Un exemple frappant? Entre les cosses et la peau des fèves, 80% du poids des fèves fraîches est considéré comme un déchet! Votre kilo de fèves préparées vous revient donc 5x plus cher que le prix affiché à l’étal, à moins de “recycler” les cosses en velouté, ou encore en cosses de fèves à la provençale

De même, cuisinez vos restes. Chez nous, tout passe en pseudo riz cantonais. Trois bouts de brocolis, un reste de poulet, quelques petits pois… tout dans une poêle, et hop, on balance du riz cuit par dessus, on sert avec de la sauce soja et bim, un plat super bon, rapide, économique. Que demander de plus?

Il y a quand même des choses qu’on ne sait pas optimiser à 100%. Dans votre poubelle de déchets mélangés, les déchets organiques seront incinérés ou mis en décharge, ce qui va émettre CO2 ou méthane. Une solution simple : le compost. Et là plusieurs schémas : vous avez un jardin assez spacieux, c’est facile, installer un petit compost vous fournira un engrai tip top pour vos plantations. Vous habitez en ville et n’avez qu’un balcon, ou rien du tout? Vous pouvez opter pour le lombricompostage à domicile et recueillir encore une fois un précieux engrais qui fera le bonheur de vos jardinières ou des plantes de votre entourage. Vous pouvez également utiliser des composteurs collectifs qui se développent de plus en plus. Le principe est simple, vous collectez vos déchets organiques à part, et déversez celui ci dans un composteur commun à plusieurs habitants. A Angers par exemple, tout habitat collectif de plus de 10 logement disposant d’espace vert peut faire une demande d’installation d’un composteur collectif à la mairie. J’ai donc été très surprise de voir des composteurs un peu partout dans la ville! C’est la solution que nous avons adoptée depuis notre arrivée ici. C’est certes un peu plus contraignant que de tout fourrer dans la poubelle, mais c’est un réflexe vite pris.

 

Les emballages : trop c’est trop

Dans notre poubelle, en top position, on trouve les emballages. En fait, il n’y a même quasiment que ça.
Certains sont recyclables et partent dans la poubelle de tri. Selon Eco-Emballages, un français trie 47,6kg d’emballages ménagers, dont seulement 68% sont effectivement recyclés. Eh oui, ce n’est pas parce qu’on peut recycler quelque chose qu’il le sera systématiquement. La plupart de ces déchets pourraient être évités, mais l’habitude du pré-conditionnement des produits freine le consommateur. 72% des produits en rayon sont déjà emballés. Pensez aux supermarchés : même si des rayons de vracs recommencent à pointer leur nez, jusqu’à il y a peu tout à l’exception de quelques fruits et légumes était emballé. Et même ces fruits et légumes en vrac… il faut les emballer pour les passer en caisse! Du plastique, partout, tout le temps. Pas trop de solutions quand on veut limiter ses emballages : il faut s’affranchir des supermarchés qui dictent nos conduites d’achat. Bien sûr, certaines enseignes sentent le vent tourner et essaie à tout prix de garder leurs précieux clients en proposant désormais des rayons vrac, ou en proposant de venir avec ses contenants… ne vous y trompez pas, pas de prise de conscience miraculeuse, on veut juste que vous continuiez à dépenser votre argent chez eux.
En mode expéditifs, voici des pistes pour se débarrasser des emballages superflus :

      • boîtes en carton ou emballages plastiques d’ingrédients secs (pâtes, riz, légumes secs…) : achat en vrac dans des magasins spécialisés, dans des enseignes bio disposant d’un rayon vrac OU en gros volume. Je ne parle pas d’acheter 10 sachets d’un kilo de farine parce qu’il y a une promo, mais bien de trouver votre produit en gros contenant, par exemple la farine que vous pouvez vous procurer directement dans un moulin (jusqu’à 25kg généralement).
légumineuses vrac
      • briques de lait, de crème liquide, de jus, de laits végétaux… : pour les jus, c’est encore le plus simple, on presse son orange, on se fait de bons smoothies… en plus on tire parti de toutes les vitamines du fruit. Les laits végétaux maison, c’est aussi hyper facile et très économique! Le lait a tendance à poser plus de problèmes surtout quand on habite en ville. Pas toujours facile de trouver du lait qui soit en bouteille consignée ou en vrac, à vous de trouver le bon filon.
      • conserves en métal ou en verre : bien pratiques, de bonne qualité nutritive, les conserves ont plutôt la côte. Un français consomme 50kg de conserves par an, dont la moitié sont des conserves de légumes. Qu’elles soient en acier ou en verre, elles sont plutôt faciles à recycler. Mais n’oublions pas que la production ET le recyclage sont énergivores. Le plus simple est donc de revenir directement au produit brut à cuisiner. Pas toujours simple à conjuguer avec nos vies à 100 à l’heure. Pour ma part, j’ai tendance à cuisiner en gros volume pour ensuite congeler. Le premier exemple que j’ai en tête concerne les légumineuses, qu’on consomme de plus en plus mais qui prennent une éternité à cuire. Pour éviter de me décourager, je les achète en vrac et je les cuis en cocotte en grosse quantité. On a aussi fait une croix sur les plats préparés type cassoulet… qui franchement, ne nous manquent pas vraiment! En écrivant ces lignes je réalise que ma fille de 3 ans n’a jamais mangé de raviolis à la maison… et on le vit bien!
      • barquettes en polystyrène : les produits frais sont très souvent emballés dans des barquettes en polystyrène qui sont elles même emballées dans du plastique. Le rêve, que du non recyclable. Mais ça, c’est réservé au monde fantastique du supermarché… C’est là que je vous invite à (re)découvrir vos commerces de proximité! Ici, il va falloir s’armer d’un contenant (alias le tupp-tupp!) et… de courage. Même si la démarche s’impose de plus en plus, refuser un emballage chez un petit commerçant, ça demande parfois beaucoup de diplomatie, voire de persuasion… ou pas! Je n’ai jamais eu de difficulté à me faire emballer mes produits directement dans mes contenants, que ce soit au marché, chez le crémier, chez le boucher ou le poissonnier… Je n’ai toujours eu que des retours positifs, même si je dois parfois expliquer la démarche, même si parfois je dois rappeler 5 fois que “non-merci-monsieur-pas-besoin-de-mettre-un-plastique-autour-du-tupp-tupp”… Il y a 5, 10 ans, peut-être qu’on passait pour des illuminés. Maintenant, on passe toujours pour des illuminés, mais des illuminés nombreux!
      • bouteilles en plastique d’eau : les réticences à boire de l’eau du robinet sont souvent injustifiées. L’eau du robinet en France est l’un des aliments les plus contrôlés, avec environ 310.000 prélèvements réalisés chaque année pour son analyse. L’eau du robinet en France est potable, c’est à dire qu’elle est consommable tout au long de la vie sans danger. Deux moyens existent pour vérifier la qualité de l’eau du robinet de votre commune, qui peut être impactée par des éléments extérieurs : la carte interactive de l’UFC Que Choisir, et les résultats de la qualité de l’eau potable par commune du Ministère des Solidarités et de la Santé. De nombreuses solutions existent aujourd’hui pour filtrer ou améliorer la qualité de l’eau du robinet. Bâton de charbon actif, perles de céramique, purificateurs d’eau… J’ai personnellement un peu de mal à avoir du recul sur la question. Avant, nous ne consommions quasiment que de l’eau pétillante, et la transition vers l’eau du robinet nous a semblé doublement rude. Nous avons acheté un bâton de charbon Binchotan qui nous semblait rendre le goût de l’eau du robinet moins mauvaise. Au final, est-ce parce que nous nous sommes habitués ou parce que le goût de l’eau laissée au frais s’améliore considérablement, mais nous n’utilisons actuellement plus rien, que ce soit pour nous ou pour nos filles. Je suis de nature sceptique, et n’ayant pas de rayons X pour voir si mon eau est réellement purifiée ou si je suis en train de me faire pigeonner, nous avons abandonné. Une carafe d’eau toujours au frais nous suffit amplement.
 

Et le reste…

Qu’est-ce qui traîne encore dans votre poubelle? Allez, dites moi tout! Les filtres à café de la machine, ou piiiiiire, les capsules en aluminium de Georges? Vous pouvez tenter de changer de machine à café pour une cafetière à l’italienne ou à piston, ou utiliser des filtres lavables pour votre machine à filtres, ou des capsules réutilisables pour votre machine à dosettes. Les sachets de thé (hep, ils sont compostables si vous retirez l’étiquette papier et l’agrafe)? Achetez de bons thés en vrac, dans une boule à thé ou un infuseur en coton. Le papier sulfurisé? Investissez dans un tapis en silicone de bonne qualité que vous garderez à vie. Le film étirable pour emballer vos restes? Mettez-moi tout ça dans un tupp-tupp ou couvrez vos saladier d’une assiette, ou utilisez des bee-wraps. Des alternatives existent, mais attention aussi à ne pas tomber dans la surconsommation écolo! Avant de chercher à remplacer un produit, demandez vous avant si vous en avez réellement besoin. Souvenez-vous, les premiers piliers du zéro déchet, c’est REFUSER et RÉDUIRE! Refusez les injonctions qu’on vous fait à absolument acheter ce nouveau produit qui va faire de vous le parfait écolo-zéro-déchet. Êtes-vous sûr que vous avez besoin de ces couverts en bambou? De ces pailles en inox? De ces pochettes cirées pour le goûter? De ce mug isotherme? Certains de ces objets peuvent vous aider dans votre transition vers une réduction des déchets. Maiiiiiis… sont-ils vraiment indispensables, ou pouvez-vous juste vous passer de leur équivalent jetable?

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